
The Craft Project – L’alchimiste
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Bashung chantait « j’ai crevé l’oreiller, j’ai dû rêver trop fort. » Patrick Burensteinas, lui, cherche à percer le mur pour trouver une porte vers un nouveau chemin. L’alchimie serait donc un escape game ? Ceux qui ont adoré le roman de Paolo Coelho vont se régaler en écoutant cet alchimiste philosophe et coach transmettre ses pensées sur sa quête dans la matière et son chemin de vie. Cet épisode mêle philosophie, développement personnel, réflexion sur l’art, la matière, la transmission et la créativité. Magistral !!!!
Lien vers l’épisode
Pourquoi écouter cet épisode de The Craft Project
Dans une autre vie, j’aurais sans doute adoré être un jeune Padawan aux côtés de Patrick Burensteinas. Il jongle avec l’étymologie des mots comme avec la matière. J’ai longtemps hésité avant de choisir une des citations de l’invité de The craft project pour illustrer cette chronique tant elles sont nombreuses tout au long de ce podcast.
Transformer, c’est prendre une forme pour en faire une autre. Transmuter, c’est prendre une forme pour la faire disparaître. L’alchimie ne se résume pas à la transmutation du plomb en or. L’alchimiste volatilise la matière pour s’évader de sa prison. Comme vous allez l’entendre, il ne tient qu’à chacun de trouver son alchimie personnelle pour tracer sa propre voie. C’est l’équation de toute une vie.
Tel Merlin, Patrick Burensteinas enchante par sa parole. Son discours sur la création artistique est à la fois pragmatique, philosophique et poétique. Ses réflexions sur l’enfermement des individus dans leur routine et sa méthode des 7 fusions sont dignes d’un coach. En l’écoutant, vous apprendrez aussi l’origine du mot bain-marie.
Bref, cet épisode vaut de l’or, foi de Podcastzap. Donc n’hésitez pas à le partager avec le plus grand nombre.
Bonne écoute
Verbatim
A propos de la créativité et de l’alchimie
La créativité au début c’est de la curiosité, ça vient de l’intérieur, c’est de l’intuition. Après, ça vient de l’extérieur, c’est une inspiration. On commence par créer pour aller vers et ensuite on crée en parlant de.
On fabrique une coupe pendant une partie de sa vie. Un jour, elle se remplit d’un liquide qu’on n’a pas mis nous-même. En buvant cette coupe, on devient vecteur de quelque chose.
L’alchimie est une perception du monde. C’est une voie métaphysique. La création est quelque chose de fermé. L’alchimiste peut sortir de cette prison. Il y a deux manières de vivre sa vie. La première, c’est d’améliorer son incarcération, la seconde c’est de sortir. Le but de l’alchimiste est de sortir en faisant disparaître la matière.
L’alchimiste ne transforme pas, il transmute.
Les 7 métaux sont les mêmes à des états d’épaisseur différents comme des voiles d’obstacle. Le but c’est de faire disparaître le dernier voile.
Persévérez. Percez et vous verrez ! La question c’est percer quoi pour voir quoi.
Une œuvre d’art vous rend forcément immobile, silencieux et aligné.
Notre chemin de vie
La première étape est de savoir qu’on est en prison. Beaucoup de gens se satisfont de la réalité dans laquelle ils évoluent. La seconde étape consiste à se dire qu’on est enfermé dans cette réalité. La troisième étape consiste à faire un trou. C’est le travail des alchimistes. La pierre des philosophes est un trou dans le mur, c’est un clou pour percer le mur.
Qui dit maître dit soumettre. Il existe des gardiens de prison qui vous enseignent la description de la prison sans vous enseigner comment en sortir.
On dit qu’un âne peut transporter des reliques. C’est par des rencontres improbables que j’ai trouvé des choses et des semblables sur mon chemin.
On est seul quand on suit un certain chemin et qu’on ne partage plus les mêmes envies que les autres.
Tout ce qui me prive de liberté est intolérable.
L’alchimie ce sont des processus, des secrets de fabrication qui s’affranchissent de tout pays, de toute culture et de toute religion.
Sur la transmission
La transmission, ce n’est pas aller chercher les gens où on aimerait qu’ils soient mais c’est aller les chercher où ils sont pour les conduire sur leur chemin. J’ai invité une méthode d’aide à la décision de 7 fusions qui passe de la confusion à la profusion.
Quand on est dans le faire, on est enfermé et on n’a pas d’intuition ni d’inspiration.
Acceptez de sortir du faire pour faire naître l’inspiration.
La plus grande force d’un maître, c’est de montrer qu’il n’existe pas. Il guide et propose mais c’est à l’élève de faire son chemin après l’impulsion donnée.
On est la génération Ikéa. Il n’y a plus d’engagement. Il faut que ce soit fini avant d’être commencé.
Au Moyen-âge les gens étaient motivés mais c’était compliqué de réunir les ingrédients. Aujourd’hui, c’est l’inverse.
La transmission dans l’art ou l’artisanat, ce n’est pas simplement une technique. Il y a autre chose. La matière est animée.
Pour apprendre la technique, il ne faut pas dix ans. Mais pour l’intégrer et ne faire qu’un avec elle, c’est le travail d’une vie.
Le Podcast The Craft Project
The Craft Project propose des portraits d’artisans d’art, c’est à dire des créateurs possédant un savoir-faire méconnu du grand public. Ce podcast produit par Métiers Rares, un studio de Craft Thinking démontre une fois encore que tous les sujets peuvent être propices à ce média. L’animatrice Raphaëlle de Panafieu a le don pour créer une atmosphère intimiste propice aux confidences de ces représentants de métiers à part. Ce sont toujours de très jolis moments.