PODCASTZAP : The Craft Project - Lauren Collin, sculptrice sur papier
janvier 29, 2019

The Craft Project #10

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Pour le plus grand plaisir de nos yeux, certain(e)s d’entre nous choisissent la voie de la création en devenant artisans d’art. Lauren Collin, sculptrice sur papier, fait partie de ce monde à part que nous fait découvrir le podcast The Craft Project. Une bulle d’oxygène dans notre société si conventionnelle !

Lien vers l’épisode

Pourquoi écouter cet épisode de The Craft Project

Ceux qui ont aimé le dernier roman de Maylis de Kerangal, A portée de main, seront au comble du ravissement. Toute la poésie et la richesse des métiers d’art évoquée par l’écrivaine se révèlent à travers ce témoignage de Lauren Collin. Le destin de cette femme doit sans doute beaucoup à ses parents. Lauren a su combiner l’héritage manuel et artistique d’une mère artiste peintre en décor et d’un père chirurgien stomatologue pour créer un art unique de sculpture sur papier avec un scalpel. Tout a démarré à partir d’un travail sur la symbolique de l’échec à partir de boulettes de papier. Comme quoi !

Lauren raconte son parcours et le rôle bienfaiteur des célèbres architectes d’intérieur Gilles et Boissier qui ont su la détecter puis l’encourager pour trouver sa voie, une belle histoire. Lauren évolue aujourd’hui à la frontière entre le milieu artistique et l’artisanat d’art. Ses pièces sont parfois vendues comme des œuvres, parfois comme des panneaux décoratifs intégrés à un décor. Tous les aspects de son métier sont évoqués avec justesse : la sensualité du travail de la matière, la gestion de la propriété intellectuelle et le drame de la contrefaçon qui l’amène aujourd’hui à rendre son compte instagram privé, un comble pour une créatrice !

Nous avions découvert ce podcast avec un très beau portait de Laura Demichelis, bronzière d’art. Cette fois-ci, nous avons pris le temps pour vous faire partager notre passion pour ce podcast avec cette belle interview. Faites comme nous, ruez-vous sur le site internet de Lauren. Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir que nous à écouter Raphaëlle et son invitée.

Bonne écoute

L’invitée de l’épisode

Lauren Collin, 30 ans, diplômée de l’ESAG Penninghen, est une jeune artiste aux multiples talents. Architecte d’intérieure pendant plus de 3 ans dans le cabinet Gilles & Boissier, mais aussi plasticienne, spécialiste dans le travail du papier.

Elle a mis au point un procédé singulier : délaissant le crayon, elle dessine au moyen de scalpels. Son travail de découpe procède par entailles et fait surgir de l’épaisseur d’une feuille de papier aquarelle, des pétales qui captent la lumière en surface.

Verbatim

Ma mère dessinait devant nous et j’étais en admiration avec mes frères et sœurs devant le trait qui se transforme de manière simple et innée en maison ou en paysage.

J’ai dessiné en recopiant des photos pour acquérir cette connexion entre le cerveau et la main qui fait qu’on dessine bien.

J’ai repris instinctivement des motifs et des dessins faits par ma mère.

A l’atelier de Sèvres, j’avais un sujet sur l’échec que je devais matérialiser sous forme artistique. J’avais travaillé sur la boulette de papier. Quand on est devant une feuille blanche et qu’on la froisse en en faisant une boulette, c’est l’échec mais au final on en crée à chaque fois une forme unique. C’est comme ça que le papier est devenu une matière à part entière et pas simplement un support pour dessiner.

Au départ je voulais travailler la matière du papier pour dessiner en volume. Avec mes premières commandes, j’ai réalisé que je pouvais faire des pièces finies à encadrer.

Mes œuvres ne sont pas figuratives. Chacun peut y voir ce qu’il veut.

C’est la mise en lumière du papier qui, grâce à sa propriété même, une certaine densité de coton, fait qu’on obtient des formes créées comme une empreinte digitale du papier comme si sa peau était révélée.

Le papier est à la fois le support et le sujet de mon art.

La mort de ma grand-mère m’a fait réaliser qu’il fallait vivre et que c’était le moment de me lancer à mon compte. On finit parfois par se laisser embarquer dans la routine d’être bien et d’avoir une situation stable mais il faut savoir bouger ça pour se réaliser.

Pour travailler, j’ai besoin de papier, d’un scalpel, de lumière et d’être seule.

Quand on crée, il ne faut pas trop penser à la manière dont va être rémunéré. Cela ne va pas trop ensemble car on finit par perdre sa vraie créativité.

Je trouve que c’est intéressant de créer des pièces caméléons qui peuvent être intégrées dans une architecture intérieure en tant que décor. Elles vont être vues différemment au contact d’autres matières et d’autres lumières. Ce serait dommage de n’exposer qu’en galerie.

Le bruit de la sculpture sur papier est beau et varie selon sa texture.

Le Podcast The Craft Project

The Craft Project propose des portraits d’artisans d’art, c’est-à-dire des créateurs possédant un savoir-faire méconnu du grand public. Ce podcast produit par Métiers Rares, un studio de Craft Thinking, démontre une fois encore que tous les sujets peuvent être propices à ce média. L’animatrice Raphaëlle de Panafieu a le don pour créer une atmosphère intimiste propice aux confidences de ces représentants de métiers à part. Ce sont toujours de très jolis moments. On en redemande!

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