PHILIPPE LABRO DANS LE PODCAST LE GRATIN
PODCASTZAP
une sélection des meilleurs épisodes de podcasts
Une séance de mentoring pleine d’enseignements et de culture avec un homme ayant enjambé avec passion l’époque actuelle et le siècle dernier : Philippe Labro au micro du podcast Le Gratin de Pauline Laigneau.
Liens vers l’épisode
Pourquoi écouter cet épisode
Né en 1936, Philippe Labro a connu mille vies. Un slasheur ayant embrassé avec succès plusieurs disciplines bien avant que le terme n’émerge dans notre langue.
Au micro du podcast Le Gratin de Pauline Laigneau, il se confie sur les ressorts de cet éclectisme. En écoutant cet épisode, vous découvrirez son processus d’écriture, ses réflexions sur l’égo, sa philosophie de vie mue par l’action et la réflexion et aussi quelques-unes de ses nombreuses sources d’inspiration.
Bien qu’étant très présent dans les médias, sa parole sur lui-même est plutôt rare car l’homme est plutôt curieux des autres. Elle vaut pourtant le détour tant la sagesse et le recul de cet homme passionné par la vie, même si cette dernière ne l’a pas épargné. Labro n’oublie rien grâce à des prises de notes quotidiennes dans ses carnets Moleskine.
Cette insatiable curiosité et ce goût de l’action sont sans doute les secrets de sa longévité et de sa modernité qui lui ont permis de côtoyer les plus grands en embrassant plusieurs disciplines.
Ce podcast avec Philippe Labro est truffé de magnifiques citations et de références qui parleront à chacun d’entre vous et qui sonnent comme une invitation à la prise de recul sur l’existence. C’est à la fois brillant, érudit mais également très inspirant. Bref, une leçon de vie qui vous prendra une heure de votre temps mais qui devrait vous faire réfléchir bien plus par la suite.
Quelques mots sur Philippe Labro
Journaliste, écrivain, parolier, cinéaste, patron de radio ou encore conseiller des princes, Philippe Labro a tout connu dans le secteur de la communication. Il a côtoyé les plus grands et a toujours su les croquer avec un regard incisif mais bienveillant. Ce n’est sans doute pas un hasard s’il fut chargé de l’éloge funèbre de Johnny Halliday.
Malgré un âge désormais avancé, ce fin connaisseur des États-Unis continue d’entretenir ses réseaux et ses liens avec le monde actuel pour livrer ses analyses sur celles et ceux qui font l’actualité.
On lui doit également un témoignage magistral sur l’enfer de la dépression que je recommande vivement a toutes celles et ceux qui ont eu à affronter directement ou via leur entourage cette terrible maladie.
Les éléments à retenir de ce podcast avec Philippe Labro
À propos de son dernier livre
J’irais nager dans plus de rivières est une sorte de rétrospective d’un écrivain prolifique, amoureux de la vie sous toutes ses formes, inspiré par les notes prises chaque jour sur ses carnets Moleskine.
Philippe Labro a emprunté ce titre à un poème de Jorge Luis Borges et justifie l’usage de cette métaphore pour symboliser la vie :
La rivière est un des plus beaux mots de la langue française, il rime avec lumière et il représente le mouvement et la vie. C’est une limpidité, ça roule, ça coule et il se passe toutes sortes de choses.
À propos de ses routines d’écriture
Labro est un homme occupé qui reste très connecté. Il écrit donc uniquement la nuit ou durant les week-ends ou les vacances. Son métier de journaliste lui a appris l’importance de la contrainte et des deadlines. Solitude, isolement et écoute de sa petite voix intérieure lorsqu’elle se manifeste sont ses recettes pour produire du contenu. L’écrivain compare ce travail à celui d’un artisan :
Élaguer, veut dire se débarrasser de tout ce qui n’est pas essentiel : les mauvais adjectifs, les adverbes inutiles, la répétition. Je ne supporte pas deux pages avec le même mot. C’est un travail d’artisan. C’est difficile mais ce n’est pas douloureux, c’est un privilège et une chance.
L’écrivain confie également s’être toujours inspiré de son vécu pour construire ses fictions. Son secret consiste à noter chaque soir 3 choses lues, vues ou entendu au cours de la journée pour ne pas oublier.
À propos de l’égo
La vie est une comédie avec laquelle il faut savoir prendre du recul pour ne pas se laisser enfermé par les faux-semblants. L’écrivain cite Malraux :
L’intelligence, c’est la destruction de la comédie.
Selon moi, à partir du moment où vous faites ce que vous aimez et que vous aimez ce que vous faites, la comédie disparaît.
Éloge du mouvement et de la curiosité
En écoutant l’écrivain revenir sur son enfance puis la façon dont il a obtenu une bourse pour partir étudier aux États-Unis, on comprend que l’action et le mouvement mus par la curiosité et le goût de la liberté ont été les principaux ressorts de son incroyable parcours. Il cite à juste titre Marguerite Yourcenar :
Quoi qu’il arrive j’apprends, donc je gagne à tout coup.
Pas question de rester sur son canapé. Ses paroles nous invitent à aller à la rencontre des autres pour se créer des opportunités.
Il faut bouger, avancer vers l’inconnu et satisfaire la curiosité. En étant curieux des autres, on finit par regarder sur soi.
L’action nourrit la réflexion.
Dans un domaine, l’éclectique va d’un moyen d’expression à un autre, sans doute parce qu’il n’est jamais satisfait de ce qu’il vient de faire.
Il faut tout embrasser. C’est la grâce ultime de vivre comme disait Hugo.
Ses citations fétiches
Matisse : on n’a jamais fini.
Jacques Chardonne : les femmes ont sur l’existence des informations qui nous échappent.
Simone de Beauvoir : Une femme qui n’a pas peur des hommes leur fait peur.
Les 5 leçons de Churchill : Il faut viser plus haut. Rien ne remplace le travail. Ne jamais céder à la déception. Négliger la méchanceté. Privilégier la joie.
Pour aller plus loin
Découvrez les références citées par Labro lors de l’épisode.
- Le poème Instants de Jorge Luis Borges
- Le fantastique discours du prix Nobel de littérature en 2006 Orhan Pamuk
- La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars