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Une conversation très profonde avec un humoriste qui évoque sa vision de l’écriture de sketchs et l’impact du temps qui passe sur sa carrière et sa vie d’homme. Sa description des relations amoureuses est lumineuse et vaut à elle seule l’écoute de cet épisode

L’invité

Kyan Khojandi, comédien, humoriste auteur et acteur des séries TV Bref, Bloqués. A 35 ans, Kyan est un touche-à-tout qui connait un grand succès en tant qu’humoriste sur scène et à la télé. Il a également joué dans plusieurs films.

Pourquoi écouter

A travers les interviews de podcast, certains personnages publics se livrent de façon très intime et hyper inspirante pour l’auditeur. Cet épisode en est une illustration parfaite. Ce que dévoile Kyan dans cette discussion, je suis certain qu’il ne l’évoque jamais dans les médias traditionnels. L’auteur de la série Bref se raconte avec une sincérité et une authenticité incroyable. Il parle tout d’abord de sa méthode de travail pour écrire et roder les textes de ses sketchs. A la manière d’un entrepreneur qui développe un produit, il explique comment il n’hésite pas à se confronter à son public en testant ses sketchs des dizaines de fois. Il parle également de sa gestion des critiques négatives et de la difficulté de rebondir après un succès aussi marquant que Bref et d’affronter ses peurs.

Enfin et surtout, il raconte avec sincérité et simplicité son rapport au temps, à la vieillesse et son apprentissage permanent pour être heureux et découvrir qui il est réellement en s’émancipant des schémas dans lesquels chacun peut parfois s’enfermer sans en avoir conscience. A travers un discours très imagé, il dévoile sa vision de l’amour. Ceux qui ont l’impression d’enchaîner des relations amoureuses sans trouver la femme de leur vie (Dieu sait qu’ils sont nombreux à notre époque) seront sans doute très marqués par la vision très limpide de Kyan sur le sujet.

Par ailleurs, comme énormément de gens qui réussissent, il démontre l’importance de savoir apprendre, se confronter à de nouveaux sujets et sortir de sa zone de confort.

Cet épisode est une véritable leçon de vie sans prétention aucune. La conversation entre l’animateur Antonin Archer et son invité est simple, riche et puissante. Écouter cet épisode vaut sans doute bien plus qu’une séance chez un psy ou avec un coach.

Bonne écoute

Verbatim

A propos de l’écriture de ses sketchs

Parler d’un sujet qui m’est arrivé m’inspire. Je ne cherche pas à tout prix l’originalité, je cherche à être au plus proche de moi et c’est ce qui génère l’originalité.

Je parle d’anecdotes que j’ai vécues. Je cherche une forme d’universalité dans ce que je fais. J’ai envie que la personne qui m’écoute s’identifie à la situation que j’évoque. Je ne fais pas d’humour de niche. J’écris de manière simple avec des verbes simples comme aimer, être et avoir. Si je parle d’une référence, j’écris une blague pour expliquer cette référence.

J’aime rassembler mon public. Je joue dans des petites salles genre 20 personnes pour tester mes textes. Si j’en fais rire 19 sur 20 je tiens un truc. Si j’en fais rire 8, ça veut dire que 60% de la salle n’a pas rigolé, du coup je sais que je dois réajuster. Quand tu joues dans une salle de 800 places, 400 personnes qui rigolent, ça fait du bruit mais 400 qui restent silencieuses tu ne les entends pas.

Je teste mes textes 200 à 300 fois pour aller au bout du raisonnement et être sûr de mes effets. Cela me permet d’affiner à la virgule près. Je veux faire un bateau, je ne veux pas flotter.

On corrige une chose à la fois et on est indulgent avec soi-même.

La gestion des critiques et des peurs

Quand tu sors d’un succès comme Bref, il y a une vraie reconnaissance, mais quand je suis remonté sur scène avec de nouveaux textes, j’avais peur de ne plus y arriver et je voyais chaque avis comme une menace. La peur te fait croire que tu n’as plus droit à l’erreur. T’as plus le droit à la première fois. C’est une illusion car la peur est une illusion forte à laquelle on croit. C’est pour cela que la peur existe.  Si on donne du crédit à sa peur, elle fait naitre des idées qui sont connectées à des émotions et tu peux t’enfermer dans une bulle de peurs. A force d’affronter ma peur je me suis détendu, j’ai accepté que les choses soient différentes.

Comment se renouveler

Si tu écoutes le chant des sirènes en continuant de faire ce que les gens aiment, il faut accepter de se remettre en cause. Mais si t’essayes de nouveaux trucs, il faut accepter que ce ne soit pas parfait.

J’ai 35 ans et j’ai conscience des cycles, j’apprends à me faire confiance et à livrer des choses qui ne sont pas parfaites mais je sais que je vais pouvoir les améliorer. L’important c’est d’avoir une vision à long terme

Ça ne m’atteint plus parce que je fais. Il ne faut pas théoriser, il faut faire des erreurs pour obtenir quelque chose de bien. Le succès dès le premier jet est impossible. Il faut savoir normaliser l’échec pour le dépasser. Quand tu commences une nouvelle œuvre, tu te mets en déséquilibre.

Les compliments c’est comme un massage, ça fait du bien. Les critiques négatives, si elles sont bien construites, elles te permettent de te dépasser. Le facteur temps est important. Il faut distribuer de l’attention aux gens qui ont prouvé que leur attention valait la peine.  Il faut également savoir s’affirmer si nécessaire.

Les réseaux sociaux, c’est le prolongement de soi. C’est comme l’alcool, ça ne fait qu’amplifier qui t’es et l’éducation que tu as reçue.

Savoir s’émanciper pour se trouver

Un schéma, c’est des cycles où tu reproduis des erreurs sans t’en apercevoir. Si tu te poses, que tu casses les cycles, tu repars sur des bonnes bases c’est là que tu es heureux car tu es au plus proche de toi.

 

Vieillir c’est voir les gens que tu aimes mourir et continuer à vivre alors que tu pensais que tu ne survivrais pas.

 

La thérapie est un art et prend la forme de l’art. Tout ce que j’ai écrit, je l’ai fait à partir de blessures. J’ai écrit mon meilleur sketch sur la mort de mon père. J’ai fait ma phase de deuil, j’ai pris soin de moi puis j’ai écrit un texte et la tristesse est devenue nostalgie puis s’est transformée en un beau moment.

J’essaye de faire toujours ce que je n’ai jamais fait et ce qui me plait pour ne pas avoir de frustration. Je projette un fantasme de ce que je veux atteindre et j’essaye de le visualiser.

Je n’ai pas le temps de faire deux fois la même chose. J’ai envie d’apprendre et de sortir de ma zone de confort.

Je parle vite parce que j’ai peur de déranger les gens, ce n’est pas pour le style.

Le Podcast

Nouvelle école

L’animateur, Antonin Archer, propose chaque semaine une rencontre avec des personnalités inspirantes du monde l’entreprise, du sport, des arts ou de l’audiovisuel. Il s’attache à découvrir ce qui a façonné la réussite de ses invités, les chemins de traverse qu’ils ont pris et les leçons qu’ils ont pu tirer de leurs échecs. A travers ses questions, les interviewés dévoilent leur manière d’appréhender leur vie, leurs routines quotidiennes. Du haut de ses 26 ans, Antonin mène ses interviews dans un style très décontracté, bienveillant avec parfois un peu d’innocence mais toujours avec recul voire une certaine profondeur. La création de ce podcast repose sur une envie très personnelle. Après de brillantes études (Sciences Po, HEC), quelques expériences professionnelles sans conviction, Antonin a décidé de s’inspirer des autres pour trouver sa voie. Il développe son podcast tranquillement avec un succès grandissant sans se prendre la tête.

Lien vers l’épisode

 

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