Miroir Miroir #11
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Tatouer n’est pas jouer. Pourtant le tatouage est devenu tendance et s’impose aujourd’hui dans toutes les couches de la société. Fini le temps où il concernait les marins, les légionnaires ou les bikers. A travers cet épisode, la tatoueuse Katie Mcpayne décortique l’évolution de cette pratique et de ses représentations.
Lien vers l’épisode
Pourquoi écouter cet épisode de Miroir Miroir
Pour certains le tatouage dérange, d’autres pensent qu’il s’agit une mode. Pour beaucoup, c’est aussi une façon de s’approprier son corps et d’associer un dessin à un passage important de sa vie. L’image un peu crade et rebelle associée à cet art a profondément évolué avec l’essor des réseaux sociaux. Il n’empêche que les stéréotypes demeurent et que les représentations des tatouages se concentrent majoritairement sur les hommes à la peau blanche. Quant aux femmes, mieux vaut faire apparaître un bout de sein ou de fesse pour multiplier le nombre de likes sur les réseaux.
Ce témoignage de la part d’une tatoueuse noire nous éclaire sur les codes en vigueur parmi cette profession en plein essor et sur les relations que chacun entretient avec son corps en choisissant d’avoir recours à cet acte, tout sauf anodin. Cet épisode intéressera sûrement toutes celles et tous ceux qui ont déjà sauté le pas ou qui y pensent. Quant aux réfractaires sur le sujet, cette discussion aura peut-être le mérite de les faire réfléchir et de les rendre un peu plus tolérants sur la question. En écrivant ces lignes, je me dis que ce sujet aurait pu faire partie des thèmes abordés dans la suite de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu.
Bonne écoute
L’invitée de l’épisode
Katie Mcpayne est non binaire et tatoueuse.
Verbatim
Se tatouer soi-même est un rite d’apprentissage avant de commencer à tatouer d’autres personnes afin de savoir ce que ça fait.
Le tatouage s’est modernisé mais ça manquait de représentations. On voit toujours les mêmes genres de corps et de motifs.
Les flashs correspondent aux dessins que le tatoueur a déjà et que le ou la cliente choisit.
Aujourd’hui les tatoueurs proposent des flashs uniques et peuvent les personnaliser.
Avant le tatouage était vu comme un acte de rebelle crade et connoté à la gent masculine. Depuis, il s’est démocratisé et est devenu plus mainstream.
Le tatouage n’est pas une mode. Il a été trouvé sur des momies et était pratiqué par les égyptiens. Au vingtième siècle, c’est devenu un truc de militaires pour les marins notamment.
Aujourd’hui, il y a plus de femmes tatouées que d’hommes.
Le tatouage permet de se réapproprier une partie de son corps et de traverser une période difficile.
Beaucoup de clients me racontent leur histoire quand ils veulent un tatouage. C’est une démarche thérapeutique.
On voit assez peu de corps racisés sur les représentations de tatouage.
Si tu postes une photo avec une peau foncée, tu as moins de likes.
La couleur sur une peau foncée ne fera jamais pareil que sur une peau claire mais les tatoueurs doivent s’adapter.
Le Podcast Miroir Miroir
Produit par Binge Audio, Miroir Miroir s’intéresse aux représentations de la beauté, du corps et des normes dans les médias, la société ou sur les réseaux sociaux. A travers le témoignage de ses invité(e)s, Jennifer Padjemi s’interroge sur la pertinence et l’influence des principaux canons attachés à la beauté, aux races ou aux préférences sexuelles. Elle nous invite à réfléchir sur les moyens de contourner ou déconstruire les injonctions qui façonnent nos comportements.