PODCASTZAP : Mansplaining épisode 5 - En finir avec les bandes de potes
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Se retrouver entre mecs signifie-t-il nécessairement se comporter en gros bourrin macho, hypocrite et phallocrate ? A la fois chronique cinématographique et sociologique sur le genre des films de potes (comme les Petits mouchoirs), cet épisode est une pépite qui vous fera sans doute réagir ou réfléchir !

Lien vers l’épisode

Pourquoi écouter cet épisode de Mansplaining

Les Petits mouchoirs ont cartonné au cinéma puis à la télé en entretenant la longue tradition des films de potes commencée avec Un éléphant ça trompe énormément, Mes meilleurs copains et la trilogie Le cœur des hommes. Thomas Messias nous fait partager l’évolution de sa vision pleine de recul et d’intelligence sur les ressorts de ces amitiés viriles célébrées par le cinéma français. Tous les aspects sont disséqués avec maestria : la vulgarité, l’image du conjoint et des enfants, la position d’une femme au sein d’un groupe de mecs à travers le personnage de Marion Cotillard dans le film de Guillaume Canet ou encore l’impact du comportement individuel au sein d’un collectif. Mention spéciale pour les extraits sonores illustrant le raisonnement. L’analyse sociologique des représentations sous-jacentes des rapports hommes-femmes et des amitiés masculines illustrées dans ces films se révèle fine et pertinente. Le rappel de la citation de Desproges au sujet des amitiés masculines vaut à elle seule l’écoute de cet épisode : « dès qu’on est plus de quatre, on est une bande de cons, à fortiori moins de deux, c’est l’idéal. » Pardon, à la réflexion tout le contenu de cet épisode vaut le détour et je n’ai eu qu’une seule envie après son écoute : le partager avec mes amis proches et la communauté de podcastzappeur.ses et voir leurs commentaires. Et vous, vous en pensez quoi des amitiés entre mecs ?

Bonne écoute

Verbatim

Les films de potes célèbrent l’amitié masculine à travers les loisirs : les mecs se retrouvent pour jouer au tennis ou faire une grille de loto-foot. Pendant ce temps, leurs femmes et leurs enfants sont absents de l’équation.

Ces films sont représentatifs de la vraie vie même si c’est une vision assez bourgeoise de la réalité qui nous est servie : tout le monde ne peut pas se payer un bateau ou une villa avec un boulodrome intégré.

Tout cela semble représentatif de la façon dont les groupes d’hommes se comportent avec les femmes : il y a toujours une façon de leur faire comprendre qu’elles sont inférieures et indésirables en les rendant invisibles ou en piétinant leur consentement.

Ou alors on leur dit qu’on a envie de les sauter…

Il y a quelques années, la complicité des personnages me serrait le cœur et me faisait envie. Quelques années plus tard j’ai changé d’avis. Je n’ai plus du tout envie d’être ami avec ces mecs qui, de façon plus ou moins explicite, exigent que leurs épouses soient irréprochables et que les femmes qu’ils croisent soient sensibles à leur charme, quitte à s’autoriser des infidélités dont ils ne supportent pas le centième chez les autres.

Chacun cautionne la médiocrité des autres ou s’insurge deux secondes avant de se rappeler qu’il se comporte lui-même de façon bien pire.

Ces héros finissent toujours par être absous : même s’ils se comportent comme des connards, ce n’est par leur faute. La société est agressive alors qu’eux sont des tendres.

J’applique la maxime de Desproges : « Dès qu’on est plus de quatre on est une bande de cons, à fortiori moins de deux, c’est l’idéal. »

Le groupe a tendance à décupler ce qu’il y a de plus vil en nous, notamment notre envie plus ou moins consciente d’utiliser le collectif pour se liguer contre les plus faibles.

Il est important de se constituer un cercle d’amis. L’une des façons d’y arriver est de se choisir un ennemi commun.

L’homosexualité reste un sujet tabou dans les films de potes sauf dans les Petits mouchoirs.

Le Podcast Mansplaining

Comme son nom l’indique, le podcast Mansplaining a pour ambition d’explorer la question de la (ou des) masculinités au travers l’analyse d’œuvres culturelles ou de sujets de sociétés. Animé par Thomas Messias qui se définit lui-même comme trentenaire, blanc, cisgenre, hétéro, marié et père, les chroniques de chaque épisode nous permettent de réfléchir sur les représentations masculines à notre époque. Mansplaining est produit par Slate.fr

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