Le Spotlight – Laure Manaudou
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Le podcast est propice au temps long et au recueil de confidences. L’univers du sport était jusqu’à présent un parent pauvre de ce format. La journaliste sportive Clémentine Sarlat comble ce manque en donnant la parole à de grands sportifs. Podcastzap vient de découvrir ce concept avec l’interview de Laure Manaudou. Intéressant pour en savoir plus sur le passé et le présent de la première nageuse française championne olympique.
Lien vers l’épisode
Pourquoi écouter cet épisode de Le Spotlight
Hostile aux caméras et aux photographes, Laure Manaudou se confie avec franchise au cours de cet épisode. Clémentine Sarlat parvient à aborder habilement tous les sujets clés du parcours incroyable de celle qui a obtenu l’or à 17 ans dans l’un des sports rois des jeux. L’ex-nageuse dévoile de nombreuses anecdotes sur son enfance loin de ses parents aux côtés de Philippe Lucas, son rapport compliqué avec la natation et sa vie sentimentale tumultueuse. Exemple : alors qu’elle vient de décrocher l’or olympique, elle ne réalise pas bien la portée de l’exploit. Elle se dit juste que cela va être chouette d’être interrogée par Nelson Monfort qui sévissait déjà depuis de nombreuses années à la sortie des bassins.
Sa fameuse affaire du revenge porn est évoquée avec justesse. Première victime médiatisée d’un phénomène aujourd’hui banalisé mais tragique, l’ex-championne développe un beau discours de prévention à l’égard des générations à venir.
Bien que rangée des lignes d’eau, Laure garde une âme de warrior et un certain attrait pour la performance. Un retour sur 50 m dos, si la discipline devenait inscrite aux JO, ne serait pas à exclure comme on l’apprend. Après son frère Florent, on est plus à un come-back près chez les Manaudou !
Bonne écoute
Verbatim
Petite, j’allais à la natation à reculons. Je n’aimais pas la rigueur de l’entraînement.
Aujourd’hui, J’ai mûri. Je n’ai de comptes à rendre à personne.
Même après 5 ans, les gens m’arrêtent et me remercient pour ce que j’ai fait.
J’ai eu la chance d’avoir mes titres à 17 ans car à 23 ans on réfléchit autrement : on se pose trop de questions.
Je n’ai pas raté mon adolescence. J’en ai eu une différente mais sans m’en rendre compte.
En 2001, Philippe Lucas est venu voir mon père et lui a dit que s’il m’entraînait, je pourrai être championne olympique en 3 ans. Mes parents lui ont fait confiance. Un grand merci à eux.
J’avais la honte quand ma mère venait m’encourager au bord des bassins.
Quand j’ai fini ma course aux JO d’Athènes, je pensais : « trop bien je vais être interrogée par Nelson Monfort sans réaliser la portée de mon titre. »
En 2004, il n’y avait pas de média training ou de coaching. Avec les journalistes, on était dans une situation de blocage.
Je regrette de ne pas avoir vécu un titre à 25 ans pour profiter davantage. J’ai fait 3 JO sans participer à une cérémonie d’ouverture ou de fermeture.
Il y a un MacDo dans le village olympique.
Je n’ai jamais ressenti de solitude car j’ai toujours été accompagnée par Philippe ou mes compagnons.
Les gens sont attachés à moi car ils ont partagé beaucoup avec moi et pas simplement sur le plan sportif.
J’ai vécu cette affaire de revenge porn comme un viol. Je n’ai qu’une peur, c’est que ma fille tombe un jour sur ces photos.
On ne doit pas partager son intimité par message.
Pour m’en sortir, j’ai utilisé mon mental en me disant qu’il fallait que je sois plus forte que lui.
Je regrette de ne pas avoir continué avec Philippe Lucas. J’aurais peut-être eu plus de titres.
Le Podcast Le Spotlight
Encore un exemple intéressant de reconversion du journalisme au podcast. Avec Le Spotlight, Clémentine Sarlat a pour ambition de nous faire partager l’intimité des athlètes qu’elle a côtoyés durant ses années de journaliste sportive sur la principale chaîne publique. Le rendu en fait un peu un me-too de La Poudre mais l’animatrice se révèle légitime de par sa connivence avec ses invités.